jeudi 5 mars 2015

Stairway to heaven.


"Elle vole. Sous nos yeux ébahis, à nous, qui n’avons pas d’ailes. Elle vole, elle danse, et le ciel semble s’offrir, se couler sur sa frêle silhouette.
Ses yeux brillent. Elle vient d’ailleurs. D’un autre monde, peut être? Je ne sais pas.
Elle a de beaux yeux. Non, chez elle, tout est beau, gracieux, touchant. A la fois fort et doux…
Elle vole. Elle ne le sait pas, mais elle vole. Elle embrasse le ciel, et son regard… Vibre. Vibre comme son corps qui se tend, frissonne, en une énième secousse. A la fois forte et douce. Forte et douce comme…
Un rire. Tendre et incongru tel un flocon de neige qui se pose sur la peau, pour y fondre immédiatement, ce rire, son rire se pose, s’envole vers le ciel, pour s’y fondre…
Un rire, un rire qui vole.
Un rire, un rire qui danse.
Vole, vole vers le ciel d’encre troué d’étoiles.
Danse, danse, dans un silence troublé d’éclats.
D’éclats de rire...
Et puis, elle se tait. Et elle offre à la nuit naissante le délicat écho de son rire, qui se coule, se dessine sur son visage en un…
Sourire, la barque d’un sourire qui nous emporte vers d’autres ciels, d’autres villes, d’autres envols ; des lèvres qui s’entrouvrent et laissent s’échapper un mot banal mais savoureux, léger comme un…”
-Bonjour.
-Bonjour.
-Je ne t’avais pas vu. C’est la première fois que je monte ici…
-C’est tellement beau.
-Beau, oui.. C’est le mot…
-N’importe où, ailleurs, on se serait ignoré, non?
-Non, je veux dire oui, on se serait…
-Ignorés.
-Ignorés, oui. Mais… Pas ici, pas maintenant, quand tout est si…
-Beau…
-Beau.
-C’est le mot.
“Il a l’air tellement rêveur… Presque absent… C’est drôle… Ce vent, dans mes cheveux… Ce ciel, immense… Et cet homme… Ses yeux qui brillent.. Son aura, tellement douce… Presque envoûtante.. Et puis ses yeux qui brillent… On dirait presque qu’il vole… Oui, il vole. Il ne le sait pas mais il vole, sous nos yeux ébahis, à nous, qui n’avons pas d’ailes.”
-Et sinon, qu’est ce que tu fais?
-Ici?
-Ici.
-Ben… J’écris… J’écris dans ma tête, et après je rentre chez moi, et j’écris sur du papier.
-Tu fais ça souvent?
-Chaque mois. Parfois plus…
-Ah…
-Et toi?
-Qu’est ce que je fais?
-Oui. Ici.
-Ben… Je n’ai jamais monté aussi haut, ni jamais monté tout court en fait, mais… J’écris…
-Dans ta tête?
-Dans ma tête. Et après je vais rentrer chez moi...
-C’est drôle…N’importe où ailleurs…
-.. tu ne m’aurais pas dit tout ça?
-Je ne t’aurais pas dit tout ça.
-Ah…
“Parfois les mots ne suffisent pas à contenir les tourbillons, les lubies et les passions qui nous emportent, nous emmènent...Parfois, il faudrait, juste… Se taire, et laisser une inconnue parler à sa place…”
“Vague vacarme. Etouffé par le noir. La vie s’endors même si elle ne dort jamais tout à fait.
Un peu plus loin du monde, un peu plus près… Plus près du ciel.. Grâce, infinie. Etoiles, petites pépites d’espoir dans la nuit naissante… Lumière qui dansent dans ses yeux. Présence, à mes côtés. Certitude : parfois les mots ne suffisent pas…”
-Parfois…
-Chut.


Quelque part, au sommet de la tour Eiffel, deux inconnus se tenaient par la main. Ils avaient fini par se taire, pour mieux sentir la nuit qui tombaient, et surtout pour ne pas gâcher la perfection de l’instant. Leurs silhouettes se découpaient sur le ciel, immense. La ville se reflétaient dans leurs regards… Immenses, aussi.
Quelques passants, touristes, fêtards, les ont vu, ce jour là. Certains se sont moqués, d’autres encore n’y ont pas cru, se sont imaginé avoir rêvé. Mais moi, moi qui en faisait partie, je sais se qu’ils faisaient là haut. Ce qu’ils cherchaient…
Moi, je sais qu’ils volent. Ils ne le savent pas, mais ils volent, sous nos yeux ébahis, à nous qui n’avons pas d’ailes. "  

La Libellule 

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